Le théâtre d’objet, une force douce

Le théâtre d’objet que nous pratiquons se base sur des objets du quotidien. Les regards du comédien et du spectateur donnent sa poésie à l’objet. Un petit cerf en plastique peut alors devenir le héros d’une tragédie. Contrairement au texte d’Hamlet, qui peut paraître peu abordable aux ados, l’objet efface les réticences. L’objet est à notre portée, et bien que plus petit, il est à notre échelle. Cet objet pauvre, concret au premier regard, peut nous emmener vers d’autres mondes. C’est alors qu’un simple fil de laine rouge peut devenir le fil de l’histoire ou les liens du sang.
L’objet peut porter plusieurs sens et nous permet d’écrire ou au moins de construire une dramaturgie. Pour ce spectacle, les jouets sont privilégiés car nous avons deux frères qui puisent dans leur enfance pour s’exprimer. Leur imaginaire se construit avec des objets issus de la société de consommation.
C’est le rêve de deux adultes encore perdus dans l’euphorie de l’enfance. Ces jouets sont pour le spectateur des objets de reconnaissance. Nous avons tous créé des batailles avec ce type d’objets mais combien furent les protagonistes d’une Tragédie.

Le théâtre d’objet permet au comédien d’être démiurge, avec pour théâtre, une table et des figurines
en plastique en guise de personnages. Une douzaine d’adolescents du territoire mais également de la métropole Toulousaine sont venus passer un week end de travail et de partage dans les locaux mis à disposition de la compagnie par la Mairie de Mazères/Salat.
A l’issu du stage, la compagnie TAC-TAC a présenté son spectacle « HAMLET ET NOUS » , les adolescents ont été subjugués et ravis de pouvoir voir un spectacle professionnel mettant en pratique la technique découverte du week end.

Déroulé du stage

Lors de ces ateliers, les élèves vont se réapproprier la scène d’affrontement entre Hamlet et sa mère, Acte III, scène 4. Hamlet se retrouve avec sa mère dans sa chambre et le spectre de son père apparaît.  » Cette scène me renvoie à mes engueulades avec ma mère quand j’avais quatorze ans. Il y avait une forme de tragédie. Nous étions pris dans une boucle shakespearienne. Plus rien de raisonnable, que des cris.  » Clément Montagnier
C’est la première scène que nous avons transposée dans le spectacle Nos Fantômes. Nous l’avons construite en miroir avec l’adolescence du comédien. Nous souhaitons qu’ils fassent le même processus. Pour cela nous demanderons qu’ils interprètent cette scène avec trois objets. L’objet permet de créer un décalage et permet de se protéger. On peut parler de chose plus intime sans même le savoir et sans ques les autres le sachent.

Les objectifs de l’atelier

• Construire un pont entre Hamlet et le quotidien, sans mystification grandiose de l’œuvre de
  Shakespeare.
• Permettre d’ouvrir les imaginaires avec la forme spécifique qu’est le théâtre d’objet, ce théâtre de l’intime pouvant reprendre les classiques. Le théâtre d’objet nécessite cette part de jeu simple, directe, loin des grandes scènes pleines de mystères.
• Donner des clefs pour la compréhension de ce qu’est la création et défendre l’idée que le théâtre d’objet et le théâtre de Shakespeare n’appartiennent pas seulement aux artistes mais à tous.